les insignes du 110 RI

Bonjour à tous
Après de nouvelle informations je modifie ce post afin d être au plus juste de la réalité
bonne lecture


I. - LA COCOTTE MODELE 1933
La cocotte a été créée en 1933 en effet vers 1930, la mode vint de parer les tambours et clairons, des cliques, de tabliers et de flammes ; le capitaine Vallin chef de la musique du 110°, voulu parer "sa musique" de ces ornements. A cette époque, le service est très contraignant et le manque de transport oblige les officiers logeant en ville à prendre leur repas au mess de garnison. De ce fait, le capitaine Vallin, comme la plupart des officiers, est un assidu du mess de garnison. Il advint qu'au cours d'une discussion amicale avec le capitaine Seynaeve, le chef de la musique apprit que son interlocuteur avait des problèmes pour monter à cheval. Le capitaine Seynaeve Léonard est issu du rang, en effet, il fait partie de ces sous-officiers qui sont restés dans l’armée à l'issue de la grande guerre. Le manque de cadre, au lendemain de 1918, permis à léonard Seynaeve de devenir sous-lieutenant et de gravir les différents grades pour devenir capitaine commandant une compagnie. Le règlement de l’époque est clair : tous les officiers sont obligés de monter à cheval pour les prises d’armes et les défilés. Pour un homme d’âge mûr et d’origine modeste comme le capitaine Seynaeve, monter à cheval et s’y tenir ne sont pas une mince affaire ! Ainsi donc lors de cet entretien au mess de garnison, ce capitaine déclare au chef de musique :"Nous, on doit faire hue dada, hue cocotte, pourquoi pas la musique ?"
Très vite, l'idée germe dans la tête du "toubib" qui en fait part au capitaine Vallin. Dunkerque est une ville de garnison de recrutement. Dunkerque possède alors son état-major, sa chefferie du génie et son gouverneur militaire. Ainsi, les cadres du 110e R.I. côtoient les ronds-de-cuir des différents bureaux militaires. Tous ces gratte-papier, ont pour occupation favorite la fabrication des trop fameuses cocottes en papier.
Le médecin du régiment a donc l’idée de faire une cocotte en papier pour tourner en dérision tous ces militaires qui ne servent à rien.
Le plus dur reste à faire, il faut financer et réaliser cette idée. Comme toujours le Chef de Corps n’est pas d’accord pour dépenser de l'argent. Mais très vite, dans la ville de Dunkerque, on trouve des alliés. Tout d'abord, Ernest Lacroix, ancien Poilu et gazé de guerre, exploitent une mercerie en gros. Il fournit donc la feutrine jaune et bleu. Ensuite intervient une demoiselle, mademoiselle Deschamp, dont le fiancé fut tué à Craonne. Elle conserve des liens très étroits avec le 110e et en tant que directrice de la section couture à l’école pratique, fait confectionner les emblèmes à ses élèves.


l'une des flammes de clairon confectionné par les écoliers



La cocotte est officialisée

André Maginot, ministre de la guerre, décide que les drapeaux des régiments dissous dès 1919 doivent être remis et gardés par les régiments en activité. Le texte qui officialise cette idée précise qu’une compagnie doit être désignée comme compagnie de tradition et que cette compagnie doit défiler en tête du régiment lors des Cérémonies Patriotiques. Le drapeau du 73° régiment d’infanterie est donc attribué au 110° régiment d’infanterie. Contrairement aux idées reçues, le 73 n'est absolument pas le régiment de réserve du 110 °R.I. De ce fait le chef de corps veut un insigne distinctif pour cette compagnie d’honneur. Il est donc imaginé en premier lieu de coudre une patte de col du 73 RI sur la manche de l’uniforme, mais l’idée d’associer la cocotte à cet insigne resurgie. Cet écusson en forme de triangle curviligne rappelant la patte de col, comporte la cocotte blanche au centre, les numéros 110 et 73 apparaissant en haut. L’écu est bordé de soutache rouge.
Pour l’insigne métallique un soldat en tenue bleu horizon en position à cheval sur la cocotte rappellent la boutade faite par le capitaine Seynaeve et part la même la motorisation du régiment, le chiffre 110e et 73. Sont déplacés dans l’angle inférieur. La cocotte existe aussi en modèle miniature pour fourragère.
Les flammes et tabliers de tambour seront améliorés pour devenir l’iconographie officielle de la musique du régiment.







Le deuxième insigne "le losange  modele 1939"

Depuis les années 1880 environ, le gouvernement de la 3e république décida de doter les régiments d’un nouveau drapeau, avec inscription de fait d’armes ou de bataille. Ceci pour renforcer le patriotisme et l’honneur de la nation. Des officiers historiens à force de recherches, reconstituèrent l’historique remontant jusqu'à l’Ancien Régime pour le régiment. Le colonel DERACHE qui a pris la tête du régiment en 1939 souhaité un insigne pour tous ces hommes, il profite de l’occasion pour faire réaliser un insigne propre aux traditions du régiment avec l’aide de stylistes. On peut penser que c'est aussi la renaissance du 73e RI la même année qui a incité la modification de celui-ci. Le losange est plus élaboré que la « cocotte ». Dans l'angle supérieur, le chiffre 110 surmonte un carré légèrement tronqué symbolisant le drapeau du régiment écossais d'O'Gilvy (filiation écossaise indirecte du régiment). Le drapeau est barré, en diagonale, d'une croix de Saint-André et on y distingue les attributs de l'ordre du Chardon, ordre de chevalerie créé en 1540 par Jacques V, roi d'Écosse. Sous ce carré, on peut voir le blason de Dunkerque. La devise du régiment « Qui s'y frotte s'y pique » est inscrite sur un galon rouge bordant le losange.
La passementerie de la musique arborera la même symbolique à cette date.


tablier flamme de la musique de 1939.







Le troisième insigne "l'écus Français"

L’armistice du 22 juin 1940 donna suite à la dissolution du 110e régiment d’infanterie, mais en 1945 grâce aux nombreux soldats de ce régiment qui se sont battues dans la résistance dans le nord le régiment fut recrée. Il fut donc crée un nouvel insigne qui n’était pas celui de la défaite. En vielle argent en forme d’écu français, il reprend la devise, le numéro du régiment la couronne d’Angleterre (prétentions de Charles-Edouard Stuart, au trône) les armes de la ville de Dunkerque et le chardon qui dessine une croix de Lorraine, rappelant le chardon d'Écosse ainsi qu’un hommage aux premiers bataillons du 110e reconstitué issus de la Résistance. Celui-ci aurait été adopté au milieu de l’année 1945. Son homologation se fera sous le numéro H114. Les armoiries de la ville de Dunkerque de 1696 reste sur cet écu bien que le régiment n’y tient plus garnison, du fait de son attachement très profond a cette ancienne ville de garnison, le lion est peint en noir et le dauphin en bleu ciel.
Une réédition des années 80 verra le dauphin et le lion peint en noir.  




L'écu Français modèle 1947

Il s’agit d’une amélioration de son prédécesseur par l’agrandissement de l’écu et l’ajout de couleurs cet insigne métallique serait apparu pendant l’Indochine en effet les hommes qui possédaient l’insigne argenter le peignait à la couleur du Danube bleu ou s’en faisait faire directement des colorés par les locaux.
C'est donc à cette époque qu'il fut modifié. Au retour en France, l'insigne fut émaillé sur l’ensemble de l’insigne hormis la croix de Lorraine, la devise du régiment et le blason de Dunkerque. On mit en émail rouge le corps du dauphin et en doré le haut du blason de Dunkerque afin de faire ressortir les armoiries de Dunkerque.
Ce nouvel insigne sera homologué sous le numéro G469 en 1962 pour le 110 régiment d’infanterie motorisée. Il fut porté par le 110 régiment d’infanterie au sein de la brigade franco-allemande jusqu’à la dissolution de celui-ci en 2014. Malgré son homologation G469, il était toujours édité sous le numéro H114 …
Il existe une multitude de versions selon les fabricants, plaqué, or, argent massif, la dernière version de l’insigne édité en 2014 à 110 exemplaires, fut celle commandé par un caporal-chef du régiment adjoint de l’officier tradition contre l’avis du chef de corps, L’insigne symbolise, par le remplacement du bleu par le noir le deuil des fantassins du régiment de ports au prince.  









Voila j espère avoir été assez clair dans mes explications
et ne pas vous avoir trop ennuyer une deuxième fois


a + Vincent

Très intéressant ce post et merci de nous avoir montré tout ceci.

Néanmoins, l'Homologation H114 n'a pas été réalisé en 1962 mais en 1945 !

En effet, la numérotation des homologations commence à H101 et c'est l'insigne de la 2è DB. La tranche de numéros pour 1945 va de 101 à 135.

D'ailleurs l'insigne du 110è RI porté en Indochine, celui marqué au dos Drago Béranger est déjà marqué de l'homologation H114. La fabrication Drago rue Béranger va de 1939 à 1946. Ensuite, cette mention est remplacée en 1947 par Drago rue Olivier MétraEt la guerre d'Indochine s'est terminée en 1954.

Et connais-tu cet insigne rond et découpé, en laiton peint porté en 44-45, lorsque l'unité est reconstituée au sein de la 1ère Division d'Infanterie Motorisée. Il ne comporte aucun marquage au dos ?
Tu pourras le voir sur cette planche d'insignes de ma collection, 2ème rangée à droite :


Sources :
- Les insignes officiels de l'Armée de Terre, Jacques MIRLIER, éditions IDM
- Les insignes officiels pendant la Guerre d'Indochine. Tome 1. Jacques MIRLIER, éditions IDM
- MILITARIA magazine N°162, pages 51 à 55, Jacques SICARD

Sincères amitiés...

Bonjour et merci
Pour ton observation oui effectivement petite erreur de ma part concernant la date d homologations d l insigne h114 (écu sans couleur)
c est l insigne écu avec couleur qui a été homologué sous le numéro G 469 par les autorité militaire en 1962 mais qui est encore frappé aujourd’hui du h114 erreur ou homologation rétroactive  ?????
en ce qui concerne l insigne évider, oui je le connais et l'ai vu passer plusieurs fois sur eBay
Quand à dire si il a réellement été porté par le 110 je l ignore car malgré tous les documents et photos du régiment que j ai de cette époque je ne l'ai jamais vu porter mais bon je n'en exclut pas l'origine car le seul que j'ai pu voir sur les documents d époques et au dire des anciens est l écu .......
Encore merci pour ce complément d informations.

Jolie collection d'insignes

Merci pour les explications, et belle collection d'insignes
Une préférence pour l'insigne actuel du 110ème RI.

Simon.

Pour ma part, je préfère celui que notre ami a en signature .

bonjour a tous j ai enfin trouvé un insigne original de mon régiment le 110 R I de la seconde guerre mondiale
et oui je sais je vous casse les pieds avec mon régiment mais bon...
aller place aux photos c est une fabrication chobillon avec poinçon rond pour ceux qui connaissent



a+ vincent

Superbe ! J'aime particulièrement voir les insignes des régiments différents

Bonne pioche bravo

Et vive le 110e!

bravo belle pièce

Oui, belle pièce !

Superbe

Le premier du forum qui ose dire que tu nous casses les pieds avec "ton régiment" pssera en cour martiale !
amitiés
Patrice

REÇU MON CAPITAINE !!!!!

Pas mal

Simon.

Bonjour à tous,

Encore une belle pièce qui viendra complétée tes tenues!!
Félicitations!

@++

:D

Salut,

de superbe insigne et le tout très bien detaillé ! A combien estimes tu l'écusson actuelle ?

Salut gillou
a 5 € frais de port compris il le vende 3€50 neuf aux foyer de mon regiment
A+ VINCENT

110RI a écrit:

L écusson actuel
Il s agit d une amélioration de sont prédécesseur par l agrandissement de l écu et l ajout de couleurs cette insigne métallique serai apparut après l Indochine en effet les homme qui possédait l insigne argenter le peignais pour le décorer ou s en faisait faire des colorés par les locaux

Non cet insigne fut fabriqué et distribué au moins avant 1951 !

Je possède un exemplaire non homologué et marqué au dos Drago Paris 25 rue Béranger.

Or ce marquage ne se retrouve que sur les insignes fabriqués entre 1945 et 1951.

A la fin de l'Indochine, c'est Drago rue de Romainville.

Voici mon insigne pour prouver mes propos :



Sincères amitiés...

AS-GMO a écrit:

110RI a écrit:

L écusson actuel
Il s agit d une amélioration de sont prédécesseur par l agrandissement de l écu et  l ajout de couleurs cette insigne métallique  serai apparut après l Indochine en effet les homme qui possédait l insigne argenter le peignais pour le décorer ou s en faisait faire des colorés par les locaux

Non cet insigne fut fabriqué et distribué au moins avant 1951 !

Je possède un exemplaire non homologué et marqué au dos Drago Paris 25 rue Béranger.

Or ce marquage ne se retrouve que sur les insignes fabriqués entre 1945 et 1951.

A la fin de l'Indochine, c'est Drago rue de Romainville.

Sincères amitiés...

en effect je me suis mal exprimer le regiment est revenue en 1947 fin de la guerre d indochine pour le regiment et ce n est qu en 1949 que cette insigne est aparut
et il est sur quand 1949 cet insigne etait porter puisque des anciens nous l on confirmer
l insigne que tu nous presente en est bien un
j en est 7 comme celui ci et un nombre asser consequent de tous modele je mettrais des photos
a+ vincent

Bonjour

Merci à Vincent pour cette excellente "mise au point", c'est fou de voir qu'il a tant de détails qui ont permis d'aboutir à ces insignes que l'on regarde souvent (enfin moi), sans voir toute la symbolique qui y est attachée.

Bravo

Amicalement

Patrice

Très bel article, vraiment passionnant et complet.
Un bon travail de passionné !

TEMPETE a écrit:

Salut,
On m'a dit que l'insigne du 110, fabrication locale en Indo, devait être en argent et marqué au dos "MY-LOI G" qui est un village à proximité d'Huê, est-ce exact ?

je ne peux confirmer ou infirmer
le seul insigne local que j ai pus voir de cette periode est celui ci et ne portais pas de marquage comme souvent sur les fabrications locale


merci a tous de votre intérêt pour ce post
a+ Vincent

TEMPETE a écrit:

Salut,
On m'a dit que l'insigne du 110, fabrication locale en Indo, devait être en argent et marqué au dos "MY-LOI G" qui est un village à proximité d'Huê, est-ce exact ?

bonjour TEMPETE c est l insigne de la compagnie Desserteaux (1 compagnie du 1 er bataillon de marche du 110 régiment d infanterie en Indochine )qui a ce type de marquage voici les photos





a+ Vincent