sinon pour ceux qui souhaite savoir le pourquoi du comment cette galette
Les arsines sont des dérivés de l’arsenic, utilisées exclusivement par les Allemands lors de la Première Guerre mondiale, à partir de juillet 1917. Celles qui posent le plus de problèmes aux chimistes chargés de mettre au point le filtre des masques, sont dites aliphatiques. Elles possèdent, entre autre, des propriétés irritantes extrêmement violentes, mais surtout, lorsqu’elles sont dispersés sous forme de très petites particules solides formant un nuage de poussière, elles deviennent susceptibles de traverser le filtre du masque. Les effets qu’elles provoquent alors (très vive sensation de brûlures au niveau des voies aériennes supérieures, écoulement nasal et lacrymal, toux, nausées, vomissements...) empêchent le combattant de garder son masque et l’expose à l’action d’autres toxiques aux effets mortels. Pour arrêter ces très fines particules de poussières, on utilisa en premier lieu le coton hydrophile. Puis on expérimenta un système de bonnettes (sorte de sac en toile que l’on fixe sous la cartouche du masque) qui sera fabriqué dès juillet 1918. Ces deux différentes techniques ne donnèrent pas satisfaction. Après guerre, on réussit à réaliser un papier particulier, dénommé papier alpha, aux pores suffisamment fins pour arrêter les arsines. La production du papier alpha est opérationnelle au cours de 1927 ; il reste à créer le dispositif qui mettra en œuvre ce nouveau filtre. Trois moyens différents vont être utilisés :
- Le premier visait à tirer partie des importantes quantités de cartouches d’ARS existantes, en réalisant un dispositif s’adaptant sur celles-ci. On imagina donc un système renfermant une galette de papier alpha, constituée de 15 disques de papier, séparés par des couronnes de carton et assemblés par des œillets métalliques. En 1930, les premiers exemplaires de ce dispositif sortent des chaînes de fabrication. On s’aperçoit alors que 50% des exemplaires, une fois montés sous la cartouche, ne présentent pas l’efficacité souhaitée ! Plusieurs expérimentations sont alors menées et permettent d’incriminer le fournisseur et non la conception du dispositif. En 1932, la fabrication de 10 000 unités reprenait et les exemplaires livrés en 1933 furent nommés : galette d’addition modèle 33. La galette 33 devait, par la suite, équiper l’ensemble des 5 millions de masques qui constitueront la dotation de 1935.
- Le second moyen visant à mettre en œuvre le dispositif anti-arsine avait été formulé en 1924, lorsqu’on souhaita remplacer la cartouche du masque par un bidon filtrant de grande capacité. Le logement du dispositif contre-arsine ayant pu être prévu dès la conception, aucune difficulté particulière ne fut rencontrée. La maquette du nouveau bidon fut en partie calquée sur celui de l’appareil Tissot petit modèle. En 1932, il est adopté sous le nom de « bidon ovale modèle 32 ».
Entre-temps, l’établissement Fernez réussit à produire une cartoucher monobloc, renfermant un filtre de papier alpha plié en accordéon. Au mois d’octobre 1932, il soumet son dispositif à la Section Technique des Etudes et Expériences Chimiques, qui le trouve si efficace, qu’elle propose de remplacer le dispositif à galette en cours de fabrication par la cartouche Fernez. En 1934, un cahier des charges est crée pour agréer ces cartouches issues de l’industrie privée. Initialement, seul deux établissements seront retenus pour les commandes : Fernez et la S.E.F.M.P. (Section d’Etude et de Fabrication des Masques de Protection). Les crédit débloqués en 1935 permettront l’achat de ce genre de cartouches, appelées modèle 35M.