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 62ème BCA ORGANIGRAMME ET HISTORIQUE

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MessageSujet: 62ème BCA ORGANIGRAMME ET HISTORIQUE    62ème BCA ORGANIGRAMME ET HISTORIQUE  I_icon_minitimeLun 08 Avr 2024, 14:46

62ème BCA
(Camp de Cais, près de Fréjus)
Affecté à la 26ème DBCA
44ème Division d'infanterie

Chef de corps :
Capitaine DIOT jusqu’au 22/05/40 puis
Capitaine OTTAVI, à compter du 22/5/40 puis
Capitaine GRIOLET jusqu’à l’armistice
Cap Adj major : Capitaine OTTAVI jusqu’au 22/5/40
Médecin chef : Médecin Lieutenant de SALVARELLI
Med Aux : Médecin adjudant BARRE
Transmissions :  Lieutenant PATTUS (ou PACTUS) : Disparu et présumé tué le 9/6/40
Officier approvisionnement : S Lt OTTAVI
Officier Détail :  Adjudant chef TRISTANI
Groupe Franc : Lieutenant FRITSCH

1ère Cie :
Commandement :
Capitaine GRIOLLET jusqu’au 22/5/40 puis
Lieutenant ANDREIS, porté disparu le 8/6/40 puis
Lieutenant  (ou Sous Lt ?) BODIN, blessé et évacué le 9/6/40 puis
Adjudant chef GRANDIOLI


Chefs de section : A déterminer

2ème Cie :
Commandement : Lieutenant LIONS blessé le 21 mai 1940 puis S/ Lt GARZULINO a/c du 22 mai 1940
Chefs de section :
Lieutenant FORGUES
(autres à déterminer)

3ème Cie :  
Lieutenant André Paul Joseph CIAUDO, tué le le 9/6/40 à Pont-Arcy (Aisne)
Chefs de section : A déterminer
4ème Section Lt D'ALLARD blessé le 29 mai 1940
  Groupe : Sergent MENASSIER
  2 Groupes aux ordres du Sergent Antoine VERDA

Sous officiers à affecter à la 3ème Cie ;
Sergent Chef LAEMMER
Sergent Chef ROLLAND
Sergent GALTIER Joseph Étienne Célestin + 08/06/1940
Sergent ROLLAND


Compagnie d'accompagnement :
Capitaine RULLIER : Blessé et disparu le 9/6/40
Chefs de section :
S/ Lt GARZULINO jusqu'au 22 mai 1940
(autres à déterminer)


Compagnie Hors Rang :
Lieutenant ROUBADI

A affecter au 62ème BCA :

S-Lt LASSEGUE blessé
S-Lt COLMAS blessé
Adjudant CHAPITEL Paul Alphonse tué le 8 juin 1940 à Pont-Arcy (Aisne)
Sergent Fourrier SPINELLI
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MessageSujet: Re: 62ème BCA ORGANIGRAMME ET HISTORIQUE    62ème BCA ORGANIGRAMME ET HISTORIQUE  I_icon_minitimeLun 08 Avr 2024, 20:54

Historique 62e BCA

1939-1940

Le 62ème Bataillon de Chasseurs Alpins est créé, le 2 septembre 1939, au camp de Cais, près de Fréjus, par le Centre Mobilisateur 152, à partir d'un noyau actif du 22ème B.C.A..

L'encadrement en est le suivant:
Chef de Corps : Chef de Bataillon Louis BRUN
Capitaine Adjudant-Major: Capitaine P. OTTAVI
Ière Compagnie : Capitaine Edmond GRIOLET
2ème Compagnie : Capitaine J.ROUMEJON
3ème Compagnie : Capitaine SIMON
Cie d'Accompagnement : Lieutenant ABEILLE
Cie Hors-Rangs : Capitaine J. COLLOMB
éclaireurs-Skieurs : Lieutenant R. MONTEL

Il entre, avec les 22ème et 64ème B.C.A., dans la composition de la 26ème Demi-Brigade de Chasseurs Alpins - 57ème Brigade - 29ème Division d'Infanterie.
Le 6 septembre, le Bataillon quitte le camp de Caîs pour Contes et Berre-les-Alpes, où se poursuit l'instruction.
Le 28 septembre, il rejoint la région de Sospel et relève le 9ème B.C.A. dans le saillant Fontan-Saorge.
P.C., C.A. et C.H.R. à Fontan, de même que la Ière compagnie; 2ème compagnie à Saorge; 3ème compagnie à Breil, Madone-des-Grâces, La Giandola; S.E.S. A Scarassoui.
Outre l'instruction, les tirs et les marches, le bataillon procède à des travaux d'aménagement du terrain.
Il est relevé un mois plus tard, le 27 octobre, par le 105ème B.C.A. et rejoint Nice par voie ferrée. La Section d'Eclaireur-skieurs, pour sa part, demeure sur ses positions.


Après avoir bivouaqué du 27 octobre au 18 novembre dans les Studios de la Victorine, le 62ème fait mouvement sur Grasse et arrive le 19 à Peymeinade.
Il y demeure jusqu'au  11 mars 1940, date à laquelle il fait étape, à pied, jusqu'à La Bocca,
où il embarque, le 12, par voie  ferrée.

Le convoi s'arrête le 13 à Rouilly-Giraudot. Le bataillon rejoint à pied ses cantonnements d'Avant-les-Ramerupt.
La 26ème D.B.C.A. entre alors dans la composition de la 44ème Division d'Infanterie, récemment formée dans la région d'Arcie sur-Aube. Elle comprend le 6ème R.I., la 26ème D.B.C.A., la 173ème Demi-Brigade, le 91ème R.A., les compagnies de Génie 44/I et 44/2 et le G.R.D. 4I.
Le lieutenant ABEILLE, commandant la C.A., est détaché comme officier de liaison à l'Etat-Major de la Division et remplacé par le capitaine RULLIER.
Le Chef de Bataillon BRUN, promu Lieutenant-Colonel, est provisoirement remplacé à la tête du 62ème par le capitaine OTTAVI, capitaine adjudant-major.
Le 28 mars, le Chef de Bataillon MONNET prend le commandement du bataillon.
Le 11 avril le 62ème embarque pour l'Alsace, où il arrive le 12 à Hochfelden, fait étape le 13 à Wiversheim, le 15 à Wickersheim. Le P.C. se fixe à Gundershofen du 18 avril au 15 mai.
Outre l'instruction, le 62ème est occupé à des travaux d'organisation du terrain dans la Zinseltal, au nord-ouest d'Haguenau.
Le capitaine DIOT est affecté au 62ème dont il prend le commandement en remplacement du commandant MONNET, qui vient de recevoir une autre affectation.
Mis en alerte dès l'annonce de l'invasion allemande en Belgique, le 62ème B.C.A. embarque par voie ferrée le 15 mai, en gare de Mertzwiller.

L'ordre du bataillon est alors le suivant:

Chef de Corps : Capitaine DIOT
Capitaine Adjudant-Major : Capitaine OTTAVI
Médecin-Chef : Médecin-Lieutenant SALVARELLI
Médecin Auxiliaire : Médecin-Adjudant BARRE
Transmissions : Lieutenant PATTUS
Officier d'Approvision : Sous-Lieutenant OTTAVI
Officier des Détails : Adjudant-Chef TRISTANI
1ère Compagnie : Capitaine GRIOLET
2ème Compagnie : Lieutenant LIONS
3ème Compagnie : Lieutenant CIAUDO
Cie d'Accompagnement : Capitaine RULLIER
Cie Hors-Rangs : Lieutenant ROUBAUDI

La destination du bataillon est Reims, mais la voie ferrée a été coupée par une bombe l'avion bien au sud de cette ville. Le convoi s'arrête, le 16 au soir, à Vitry-la-Ville, où celui du 22ème B.C.A. est arrivé peu de temps auparavant.

La gare et la ville viennent d'être bombardées et brulent. Sur une voie parallèle est garé un train aux wagons criblés d'impacts, vitres brisées.
Le débarquement se fait dans le calme. les compagnies gagnent les boqueteaux voisins pour y prendre quelque repos et préparer la soupe du soir, à proximité des couverts qui abritent le 22ème B.C.A.
Le capitaine DIOT et le commandant ARDISSON, chef de corps du 22, se concertent. Le commandant ARDISSON vient de téléphoner à Châlons-sur-Marne pour demander des instructions. Il a reçu l'ordre de rejoindre Reims avec son bataillon..... à pied. Une étape de quatre-vingt kilomètres !
Tandis que les chasseurs 22ème et 62ème  chacun de son côté - prennent quelque repos, le commandant ARDISSON part en voiture pour Chalons, afin d'éclaircir la situation.

Lorsqu'il revient, vers minuit, il indique au capitaine DIOT que des camions seront à la disposition des deux bataillons, le lendemain, à Chalons, pour les conduire à Reims. Le 22ème va aussitôt partir à pied pour Chalons.

Le capitaine DIOT préfère, pour sa part, accorder au 62ème une nuit de repos.

Le 62ème arrive au cours de la journée du 19 sur le canal de l'Oise à l'Aisne, et relève la 1ère compagnie du 22ème B.C.A., en position depuis la veille, entre le tunnel du canal, à Braye-en-Laonnois, et Moussy-Verneuil. Le village de Braye-en-Laonnois est tenu par le 99ème R.I., de la 28ème Division d'Infanterie.
Le P.C. du 62ème  s'installe à la Ferme de la Cour de Soupir. Le secteur est difficile. Les positions sont dominées au nord par la crête du Chemin-des-Dames, au-dessus du tunnel du canal et à l'est par le Mont de Beaulne, promontoire accroché au Chemin-des-Dames, d'où il descend jusqu'à Moussy-Verneuil.
Le canal lui-même, côté ouest, est en superstructure à l'extrémité d'une petite plaine marécageuse, piquetée de trous d'obus de l'ancienne guerre, celle de 14/18, remplis d'eau et de moustiques, partiellement recouverte d'un épais taillis.
Pour avoir un champ de tir, les positions d'armes automatiques devront être creusées dans la crête même du talus et le chemin de halage.
L'installation se fait tant bien que mal, qu'il va falloir améliorer au fil des jours. Dès que l'ennemi sera là, la position
étant sous ses vues et ses tirs, seuls les travaux de tranchées et d'abris creusés dans le talus du canal seront possibles de jour. La pose des réseaux de barbelés sur le chemin de halage ne pourra s'effectuer que de nuit.

Les ponts et les passerelles d'écluses n'ont pas encore sauté. Les explosifs ne parviendront que le 21 mai. Dans l'immédiat, on ne peut qu'élever des barricades sommaires pour tenter d'enrayer une incursion de blindés ennemis. On manque également de mines antichars.
Le 20 mai au soir des patrouilles allemandes prennent contact avec la défense du canal.
Des boyaux, profonds de deux mètres, sont creusés, en lignes brisées, dans la plaine, en arrière du canal, pour permettre une liaison abritée avec le P.C., vite envahis par trente centimètres d'eau. Celle-ci suinte dans les abris et les tranchées creusés dans le talus du canal. Les hommes pataugent à longueur de journée dans une boue liquide, sans jamais pouvoir se déchausser.
Au cours de la nuit du 21 au 22 mai, tandis qu'à l'extrémité sud du canal, vers Pont-Arcy, la 2ème compagnie du 22ème B.C.A. repousse une tentative de franchissement, les 2ème et 3èmecompagnies du 62ème B.C.A. sont aux prises avec des éléments ennemis qui tentent de s'infiltrer, au nord du canal, entre l'aile gauche du 62ème et le 99ème R.I.
Une série d'accrochages assez violents permet de les repousser, au cours desquels tombe, mortellement atteint, le chasseur GRAILHE, premier mort du bataillon. Les lieutenants LIONS et FORGUES, ainsi que deux chasseurs de la 2ème compagnie, blessés, sont évacuée. Le sous-lieutenant GARZULINO, de la Compagnie d'Accompagnement, prend le commandement de la 2ème compagnie.
Le 23 mai, le capitaine DIOT, qui commande le 62ème B.C.A. depuis huit jours seulement, est nommé au commandement du 64ème , en remplacement du chef de bataillon DESIDERI, appelé à commander la 26ème  Demi-Brigade.

Le capitaine OTTAVI se retrouve à nouveau chef de corps par intérim. Il prend pour adjudant-major le capitaine GRIOLET, de la 1re compagnie. Le lieutenant ADREIS prend le commandement de la 1er. Les travaux continuent, de jour comme de nuit, entrecoupés d'escarmouches par-dessus le canal, sous le tir intermittent de l'artillerie allemande. L'adjudant PONTI est mortellement blessé d'une rafale de mitraillette, alors qu'il dirige, de nuit, le travail d'une équipe de poseurs de barbelés, sur le chemin de halage. BERMOND, chef- comptable de la 3ème compagnie, es abattu par un sniper, alors qu'il effectue une liaison avec les sections en ligne.
Le 29 mai, un très violent tir de minen s'abat sur la 3ème Compagnie. La 4ème section, au centre de la tornade, subit des pertes. Le lieutenant D'ALLARD et le chasseur FELADAN sont blessés et évacués, Le sergent-chef BARALIS prend le commandement de la section.
Au cours de la nuit du 1er au 2 juin, le 62ème B.C.A. est relevé par le 27ème B.C.A. (25ème Demi-Brigade 28ème D.I.)

il s'installe à quelques kilomètres au sud de l'Aisne. Le P.C., la C.H.R., la C.A. et la 2ème compagnie à Longueval ; la 1ère  à Villers en-Prayères: la 3ème  à Barbonval.
Très tôt, le matin du 5 juin, des vagues successives d'avions ennemis bombardent les positions tenues par les 27ème et 47ème bataillons de Chasseurs, (25ème Demi-Brigade), sur le canal de l'Oise à l'Aisne.
Vers 7 heures, alors que l'artillerie allemande prend le relais, l'aviation s'en prend aux villages qui abritent le 62ème, Longueval, Barbonval et Villers-en-Prayères. Pendant ce temps, l'attaque de l'infanterie se développe, à gauche, contre les unités de la 28ème Division d'Infanterie, entre Soissons et Braye-en-Laonnois. Des infiltrations se produisent sur les arrières du 27ème B.C.A..
A 14 heures, le capitaine OTTAVI reçoit du commandant de la 26ème Demi-Brigade L'ordre de prendre position sur les arrières du 47ème B.C.A., au point charnière du canal de l'Oise à l'Aisne avec l'Aisne, face à Bourg-et-Comin.
Dès le début de la nuit, il transporte son P.C. à La Roche, où se trouve déjà celui du 47ème B.C.A. La 3ème compagnie (lieutenant CIAUDC) prend position dans la boucle de l'Aisne à Pont-Arcy et à l'ouest du village, en liaison avec la compagnie BECQ du 64ème B.C.A. Le sous-lieutenant GARZULINO et sa 2èmecompagnie s'installent à l'est du village, en contact sur la droite avec le 2ème bataillon du 6ème Régiment d'Infanterie.
La 1ère compagnie, (lieutenant ANDREIS), demeure en seconde ligne, autour de Vieil-Arcy, entre le Moulin-du-Bas et le Bois Mayol.
Au cours de la matinée du 6, après une nouvelle et intense préparation d'artillerie, les Allemands franchissent le canal de 1'Oise à l'Aisne, en face du 27ème B.C.A., à hauteur de Moussy- Verneuil.
Le P.C. du 47ème se transporte à Saint-Mard, et ses éléments du canal abandonnent celui-ci pour faire face au nord. La 3ème compagnie replie en arrière de l'Aisne une section que le lieutenant CIAUDO avait poussée jusqu'au pont sur le canal.
Le 7, dès le petit jour, l'artillerie ennemie pilonne systématiquement les positions du bataillon, tandis que son infanterie attaque à l'ouest, en face des 27ème et 47ème B.C.A. Les lignes téléphoniques sont déchiquetées par les explosions ; seules, subsistent les liaisons par coureurs. La 2ème compagnie subit des pertes sérieuses. Le capitaine GRIOLET et le médecin-auxiliaire BARRE s'y rendent le soir.
A plusieurs reprises, au cours de la journée, notre artillerie a efficacement répondu sur des concentrations d'infanterie allemande autour de Bourg-et-Comin.
Au petit jour, le 8, le pilonnage reprend avec une intensité accrue. L'aviation allemande intervient à son tour sur tous les villages du quartier. De nouveau, des rassemblements d'infanterie sont signalés autour de Bourg-et-Comin. Le sous-lieutenant MASSE, de la 3ème compagnie, est blessé au cours de la matinée.
A partir de midi, de demi-heure en demi-heure, des vagues d'avions attaquent La Roche, Vieil-Arcy, Pont-Arcy et les villages voisins.
A 14 heures, l'infanterie ennemie tente de forcer le passage sur l'Aisne, à gauche et en face de la 3ème compagnie, tandis que le pilonnage de l'artillerie et de l'aviation se transporte sur le 2ème bataillon du 6ème Régiment d'Infanterie.
La compagnie BECQ, du 64ème B.C.A., est tournée sur sa gauche, au point de jonction avec le 47ème B.C.A. Plus à l'ouest, l'ennemi progresse en direction du sud, refoulant le 99ème R.I.
Le capitaine BECQ et ses chasseurs se replient en combattant vers La Roche, où se trouve le P.C. du 62ème, mais ce repli livre aux Allemand la passerelle récemment posée par le Génie sur le canal latéral à l'Aisne.
Le point d'appui de Pont-Arcy, tenu par la 3ème compagnie, est alors débordé et menacé d'encerclement. Le lieutenant CIAUDO contre-attaque, à la tête de son groupe de réserve. De cette contre-attaque ne reviendra qu'un seul survivant, le chasseur TAXIL, qui devra être amputé d'une jambe. (Le lieutenant CIAUDO est inhumé dans le cimetière de Soupir)
Des autres sections, une trentaine d'hommes réussit à décrocher et à se replier sur La Roche. Une trentaine de chasseurs autour du sergent-chef ROLLAND. Tout ce qui reste de la 3ème compagnie.
La 1ère compagnie est maintenant en première ligne, en avant de La Roche. Le lieutenant ANDREIS a reçu l'ordre de tenir à tout prix, A 18 heures, la 4ème section de la compagnie est submergée par l'assaut ennemi. Le lieutenant ANDREIS tombe, atteint d'une balle dans la tête. Mais la 1ère tient toujours, en liaison à droite avec la 2ème, tandis que les Allemands, qui progressent sur le flanc gauche du bataillon, arrivent vers 20 heures à proximité de La Roche.
La défense du P.C. s’organise : une section de mitrailleuses, que commande personnellement le capitaine RULLIER, commandant la C.A., le groupe franc du sous-lieutenant FRITSCH, et les hommes du P.C. et de la C.H.R., téléphonistes, secrétaires, cuisiniers, ordonnances. Tandis que le sergent-fourrier SPINELLI conduit une chenillette chargée de munitions jusqu'aux 1ère et 2ème compagnies.
Le capitaine OTTAVI reçoit à 21 heures l'ordre de replier le bataillon au sud de Longueval. Il se rend immédiatement auprès du colonel commandant le 6ème R.I., son voisin de droite, pour l'en informer.
Tandis que les compagnies décrochent à la faveur de l'obscurité, le capitaine GRIOLET demeure à La Roche avec le Groupe Franc, pour protéger leur repli et préparer la destruction du dépôt de munitions, qui saute à minuit trente.
Au cours de son mouvement, le groupe franc protégera encore le décrochage d'une batterie d'artillerie, qui n'avait pas été avisée du repli.
Le 62ème B.C.A. va reprendre position sur le Mont de Dhuizel, entre la Cour des Moines et les lisières ouest de Longueval, ayant à sa droite le 64ème B.C.A. et à sa gauche le G.R.D.41, qui tient Vauxtin et Vauxcéré.

En cette soirée du 8 juin, il ne reste au 62ème B.C.A. que neuf officiers et deux cent quatre-vingt chasseurs sur les 14 officiers et 820 hommes, qui étaient descendus des positions du canal le 1er juin.
Le nouveau dispositif est mis en place avant six heures du matin, le 9 juin. La première compagnie, que commande maintenant le sous-lieutenant BODIN, prend position entre la Cour des Moines et le signal du Mont de Dhuizel, en liaison sur sa gauche avec le G.R.D., qui tient toujours Vauxtin. Le sous-lieutenant GARZULINO et la 2ème compagnie s'alignent, à la droite de la 1ère, entre le signal de Dhuizel et le bois au nord de Longueval.
Le capitaine OTTAVI a installé le P.C. du bataillon à la corne ouest du Bois de la Ferme Pinçon, au sud-ouest de Longueval, disposant, en réserve, du groupe franc du sous-lieutenant FRITSCH, des trois pièces de mitrailleuses qui restent au capitaine RULLIER, et des trente hommes de la 3ème compagnie que le sergent-chef ROLLAND a ramenés avec lui, Les mortiers de 81 n'ont plus de munitions. Il n'en reste d'ailleurs que les tubes. Les plaques de base n'ont pu être arrachées du sol dans lequel elles s'étaient enfoncées pendant le tir de la veille, au cours duquel toute la dotation d'obus a été tirée.
Rapidement on ébauche des trous de tirailleurs et des emplacements pour les F.M. Les compagnies ont perdu trop d'hommes hier, et leurs maigres effectifs ne permettent pas d'établir un front continu.
Un sous-lieutenant et quelques chasseurs du 47ème, qui étaient, hier soir, demeurés au P.C. du 62ème, à La Roche, pour tenter de récupérer au cours de la nuit le corps du sous-lieutenant FAIVRE D'ARCIER, de leur compagnie, resté dans le no-mans-land, mais n'avaient pu remplir leur mission par suite du recul du 62, sont employés à boucher le vide entre les 1ère et 2èmecompagnies sur le Mont de Dhuizel. Sur la gauche, en direction de Vauxtin, la 1ère compagnie n'a pas trouvé la liaison avec le G.R.D..
Une première attaque allemande, sur la gauche du front, est repoussée par la 1ère compagnie. Le sous-lieutenant BODIN réclame des munitions, qu'il n'est pas possible de lui faire parvenir, le dépôt constitué à La Roche ayant été détruit sur place. Le capitaine OTTAVI part lui-même avec la chenillette chercher des munitions au P.C. de la Demi-Brigade, à Blanzy-les-Fismes.
Les trois mitrailleuses du P.C. ne peuvent être mises en batterie, par manque de profondeur du champ de tir. Elles ne disposent d'ailleurs que de dix caisses de munitions pour elles trois.
Le sous-lieutenant BODIN signale des infiltrations d'infanterie entre la 1èrecompagnie et le G.R.D.. A 11 H 30, ayant épuisé toutes ses munitions, et se voyant tournée par le sud-ouest, la 1ère compagnie se replie vers le P.C. du bataillon.
La 2ème compagnie est alors mise en position sur la route Ferme Pinçon - Vauxcéré. La Ferme elle-même est tenue par un élément mixte du 6èmeR.I. et du 64èmeB.C.A.. La 1ère compagnie s'aligne à gauche de la 2 jusqu'à Vauxcéré, que le G.R.D. occupe, après avoir abandonné Vauxtin.
De nouveaux emplacements sont creusés dans le talus de la route, et les mitrailleuses peuvent enfin se mettre en batterie. Le capitaine OTTAVI revient avec la chenillette, chargée de munitions et d'outils de parc. L'avion d'observation - le mouchard - survole les nouvelles positions, tandis que les mitrailleuses du capitaine RULLIER ouvrent le tir -hausse 1.500 mètres sur l'infanterie allemande qui progresse au travers des champs de blé.
Le capitaine OTTAVI décide de faire replier les éléments du P.C. bataillon à Vauxcéré.
Précédé d'un barrage roulant d'artillerie, qui encage maintenant les positions du 62ème, l'infanterie allemande avance toujours. Les fusils mitrailleurs entre en action - hausse 800 - ; l'aviation ennemie intervient alors en piqué.
A 15 heures, un motocycliste du P.C. vient chercher le capitaine GRIOLET, qui assurait le commandement de la ligne de feu. Avant de partir, il passe le commandement de la position au capitaine RULLIER. La moto pénètre dans Vauxcéré au moment où les Allemands abordent le village par l'ouest.
Le P.C. du 62ème B.C.A. décroche en direction des positions des compagnies. Or, celles-ci ont été bouleversées par les attaques en piqué des stukas. Le capitaine RULLIER a été très grièvement blessé sur la pièce dont il avait remplacé le tireur mort. Les sous- lieutenants BODIN, LASSEGUE et COLMAS sont blessés, eux aussi. Le sous-lieutenant PATTUS, chef des transmissions, est porté disparu. Mort, Le courageux sergent-fourrier SPINELLI, qui avait ramassé un F.M. et qui tirait debout, pour mieux voir l'ennemi par-dessus les blés, Mort également, le chasseur BOTTA, tireur au fusil-mitrailleur, dressé lui aussi face à l'assaillant. Partout, de nombreux morts et blessés. Un flottement se produit parmi les survivants, qui refluent vers Blanzy-les-Fismes, où le commandant DESIDERI et le capitaine FARAUT, bientôt rejoints par le capitaine GRIOLET, les reprennent en main et les replacent face à l'ouest, sous les ordres des sous-lieutenants GARZULINO et FRITSCH, en protection du P.C. de la 26ème Demi-Brigade, implanté dans le village de Blanzy.
Sur la droite, le 64ème a, lui aussi, durement supporté le choc. A partir de 17 heures, 62ème et 64ème sont alignés à l'ouest et au nord, en protection du village.
Le 62 est en position sur les pentes, au sud-ouest de Perles, en liaison avec le G.R.D.41, qui tient ce village. Il reste quatre officiers (Capitaine OTTAVI, capitaine GRIOLET, sous-lieutenant FRITSCH, sous-lieutenant GARZULINO) et une centaine de chasseurs valides au bataillon. Ils ne possèdent plus que cinq fusils mitrailleurs. Le capitaine OTTAVI et son P.C. sont à Blanzy-les-Fismes, auprès du P.C. de la Demi-Brigade.
Vers 21 heures, parvient l'ordre de repli vers Fismettes, où les restes du 62ème B.C.A., renforcés par la 1ère compagnie du 22ème et le G.R.D.41, doivent constituer une tête de pont. Le 62ème doit toutefois maintenir la position qu'il occupe jusqu'à 22 heures, pour permettre le décrochage des éléments de l'E.M. de la Demi-Brigade et le passage du 6ème Régiment d'Infanterie, qui se replie sur sa droite. Le maintien en position sera prolongé jusqu'à 23 heures.
La mise en place des unités de la tête de pont est effectuée par le sous-lieutenant LAROQUE, du G.R.D., le point névralgique en étant le carrefour de la route de Blanzy. Le capitaine GRIOLET est désigné par le commandant DESIDERI pour prendre le commandement de l'ensemble.
Le 64ème B.C.A. se replie à son tour et traverse Fismettes au petit jour. Son corps franc, commandé par le sous-lieutenant GESTA, vient compléter, à l'est, le dispositif de la tête de pont.
Celui-ci est remanié au jour : la 1èrecompagnie du 22èmeB.C.A. (capitaine LATRUFFE) face à l'ouest, sur la route de Bazoches ; au centre, le G.R.D. face au nord, tenant le carrefour de Fismettes ; à l'est, le 62ème B.C.A., gardant la route et les sentiers de Blanzy, prolongé par le corps franc du 64ème. Une cinquantaine de chasseurs du 62ème, récupérés par le train régimentaire du bataillon, stationné la veille à Fismes, sont rendus à leurs compagnies.
A 9 heures, la 1ère compagnie du 22ème B.C.A. est surprise par des éléments allemands parvenus à courte distance sans avoir été décelés. Un certain flottement se produit. Le tir précis des fusils- mitrailleurs rétablit la situation. L'ennemi progresse maintenant face au 62ème B.C.A..
Une section de la 2ème compagnie du 22, commandée par le sous-lieutenant CORÉ, est mise à la disposition du commandant DESIDERI, qui lui donne l'ordre d'occuper la cote 162, au nord de Fismettes, et de s'y maintenir. CORÉ déploie sa section, progresse jusqu'au coude de la route et refoule les occupants de 162. Il se maintient jusqu'à épuisement de ses munitions, puis, sous la menace d'un débordement de la position, replie sa section en ordre. Le corps franc du 64ème B.C.A., pressé de près, se replie à son tour, après avoir subi quelques pertes. Son chef, le sous-lieutenant GESTA est tué en arrivant au pont de Fismes.
Les tirs du 91ème R.A.D. causent de lourdes pertes aux Allemands, mais ne peuvent les empêcher de progresser. Ils sont trop nombreux ! Leurs camions les amènent au défilement des crêtes. Hier, ils ont mangé, et dormi cette nuit,... tandis que les chasseurs....!
Le capitaine GRIOLET fait replier la 1ère compagnie du 22, puis le 62ème. Il ne reste sur la rive nord de la Vesle que le groupe franc du sous-lieutenant FRITSCH.
A 11 heures, au signal du clairon, le groupe franc franchit, au pas de course, le pont, qui saute quelques instants plus tard, sous le nez des premiers feldgrauen.
Le combat reprend tout au long de la rivière. Mais les Allemands ont largement débordé Fismes à l'ouest. A 13 heures, les unités reçoivent l'ordre de repli. La destination du 62ème est Tramery, à quatre kilomètres du village de Sarcy, où se trouvent déjà le capitaine OTTAVI, qui a regroupé quelques dizaines d'isolés, réchappés des combats des jours précédents, et le train régimentaire du bataillon.

Le sous-lieutenant FRITSCH et son groupe franc assurent la protection du décrochage des batteries du 91ème R.A.D., qu'ils escortent jusqu'à Sarcy. Par la suite, le groupe franc se verra confier la protection du train régimentaire.
Les rescapés du combat de Fismettes, regroupés par le sous- lieutenant GARZULINO, arrivent à Tramery à 20 heures. Il a y retrouvent le renfort des chasseurs déjà regroupés par le capitaine OTTAVI.
Rapidement, deux compagnies sont formées, fortes chacune d'une cinquantaine de chasseurs. La 1ère est commandée par l'adjudant-chef GANDIOLI, la 2ème par le sous-lieutenant GARZULINO. Elles n'ont même pas le temps de reconnaître leurs cantonnements, que les Allemands sont signalés à l'entrée nord du village.
La 1ère compagnie se porte à leur rencontre, après avoir ramassé les munitions des camarades de la 2. Il n'y a pas de quoi soutenir un siège ! ...  Cent cartouches par fusil-mitrailleur, et cinquante par voltigeur. Heureusement, l'ennemi ne se manifeste pas.
Le capitaine DUPASSAGE, de l'E.M. de la 26ème Demi-Brigade, apporte, A 22 heures 30, l'ordre de repli sur Olisy-Violaines, où se regroupent les restes de la Demi-Brigade. Départ de Tramery à minuit, étape particulièrement pénible, par suite des fatigues accumulées, du manque de sommeil et de nourriture.
A 5 heures du matin, le 11 juin, le 62ème B.C.A. retrouve à Olisy-Violaines les autres unités de la Demi-Brigade.
Le capitaine GRIOLET est convoqué par le commandant DESIDERI, qui lui donne le commandement du 22ème B.C.A.
Vers 7 heures, on aperçoit, à un kilomètre à l'ouest du village, une colonne de blindés allemands, qui foncent vers le sud, sur la route Reims-Dormans.
La Demi-Brigade a reçu l'ordre de franchir la Marne au plus vite. La colonne se met en route vers Chatillon-sur-Marne et Port- à-Binson, à travers champs, pour éviter de mauvaises rencontres. A plusieurs reprises, elle est survolée et attaquée par des avions ennemis. Lorsque son avant-garde arrive à proximité de Port-à-Binson, déjà occupé par les Allemands, le pont saute.
Un passage est découvert à quatre kilomètres à l'est, où le pont de Reuil-Oeuilly est encore entre nos mains. Il est franchi vers 13 heures. La Demi-Brigade prend position sur la rive sud de la Marne, déjà occupée si l'on peut dire par la 22ème compagnie du 46ème Régiment d'Infanterie, unité de regroupement et d'instruction d'isolés.
Au cours de l'après-midi, le 22ème B.C.A. est chargé de la défense du village d'Oeuilly, tandis que le 64ème prend position à l 'ouest, dans le bois de Misy. Les deux compagnies du 62ème restent en réserve de Demi-Brigade.
A 18 heures, les Allemands se présentent devant le pont, que fait sauter le lieutenant VETROFF, du 46ème R.I..
On tiraille de part et d'autre au cours de la nuit. Le petit jour n'amène pas l'attaque que l'on supposait devoir se produire. La matinée est relativement calme. La pluie, qui menaçait hier, s'est mise à tomber. Le commandant DESIDERI donne aux commandants des bataillons ses ordres pour une nouvelle implantation, à réaliser à la tombée de la nuit. Le 62ème se voit confier la charge d'aménager des barricades sur toutes les voies d'accès du village.
Cet ordre n'aura pas le temps d'être exécuté. A 14 H 30, l'ennemi déclenche sur le village de très violents tirs d'artillerie, qui laissent prévoir une attaque imminente. Son aviation intervient à son tour. Très rapidement, les ruines s'accumulent dans le village, où éclatent de nombreux incendies.
Dispersés et écrasés par le bombardement, les chasseurs du 62ème se raccrochent aux positions des sections du 22ème B.C.A.. Les morts et les blessés sont nombreux. Le médecin-auxiliaire BARRE s'est mis à la disposition du capitaine GRIOLET, pour panser les blessés de la 3ème compagnie, auprès de laquelle il se trouve.
A 22 heures 30, l'ordre de repli parvient aux unités en ligne.
Après le combat d'Oeuilly, le 62ème B.C.A. n'existe plus en tant qu'unité combattante. Quelques-uns des rescapés du bataillon se raccrocheront aux compagnies du 22ème B.C.A. et suivront l'errance des restes de la 26ème Demi-Brigade, par Vertus, Arcis-sur-Aube et Troyes, jusqu'à leur capture, le 17 juin. D'autres seront regroupés par le capitaine OTTAVI, qui, après le 14 juin, a pris le commandement du train régimentaire du bataillon, et, après une traversée en diagonale de la France, de Troyes à Millau, les ramènera en Zone libre.
Le 62ème Bataillon de Chasseurs Alpins est dissous le 1er août à Millau. Ses archives sont ramenées à Hyères. Les cadres d'active sont affectés au bataillon de Rodez du Régiment Tarn-Aveyron.
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62ème BCA ORGANIGRAMME ET HISTORIQUE
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