Dès 1934, le 163e RAP est équipé de nouvelles pièces d'artillerie de forteresse et 3 nouvelles batteries sont créées en avril 1934. Des éléments s'entraînent activement dans les gros ouvrages de la ligne Maginot (Hackenberg, Anzeling...). Des détachements s'alternent tous les 3 mois dans les camps installés le long des fortifications (Veckring, Bockange).
En juillet 1935 le 163e RAP est regroupé à Moulins-lès-Metz (quartier Serret). Des éléments du 157e RAP (2e batterie) sont incorporés au régiment et servent à reformer la 12e batterie du 163e RA, le 1er août 1935.
1er groupe "de position":1ère brigade de forteresse (Faulquemont)
2e groupe "d'ouvrage" : 2e brigade de forteresse (Boulay)
3e groupe "de position" : 2e brigade de forteresse (Boulay)
4e groupe "de position" : position fortifiée de Metz
1er groupement : 12 canons de 75mm modèle 1897 et 12 canons de 155C
2e groupement : 12 canons de 75mm modèle 1897 et 12 canons de 75mm modèle 1897
3e groupement (ALL) : 1 groupe de 12 canons de 155L modèle 1877 et 1 groupe de 12 canons de 155L modèle 1916
10e batterie : 6 mortiers de 81mm et 6 canons de 75mm
A partir du 12 mai 1940, les positions du SFF sont bombardées. L'offensive allemande se dessine loin au Nord, dans les Ardennes. Progressivement, des unités françaises se retirent du SFF et au début juin, les avant-postes sont évacués.
Les régiments de forteresse se retrouvent bientôt seuls face à l'Allemagne. La ligne Maginot est tournée par le Nord...
Le 13 juin 1940, le Secteur fortifié de Faulquemont reçoit l'ordre de se préparer à évacuer ses positions, par échelons successifs. Le 163e RAP entre dans la composition du GROUPEMENT de MARCHE commandé par le général DE GIRVAL ("division de marche" du SFF, avec principalement les 146e et 156e RIF).
La 10e batterie (artillerie d'ouvrage) doit tenir ses positions pour fournir un élément d'artillerie au détachement laissé sur la ligne Maginot (commandant Denoix). Les 6 canons de 75mm et les mortiers de 81mm des ouvrages restent sur place. Les 3 casemates d'artillerie sont évacuées (sur ordre) le 15 juin 1940 avec les personnels des casemates d'infanterie du SFF, alors que les servants des mortiers de 81mm seront encerclés dans les ouvrages, bien décidés à "vendre chèrement leur peau" à l'ennemi.
Les hommes du 163e régiment se replient vers CHATEAU-SALINS, LUNEVILLE, BACCARAT... en menant de difficiles combats retardateurs. L'artillerie de position (canons de 155 et de 75) n'a pas pu être totalement transportée et une partie des canons a été détruite avant le départ.
Aux côtés des différentes unités qui l'accompagnent, le 163e se dirige vers les Vosges. Petit à petit, égarés, sans ordres, isolés les uns des autres, privés de munitions et de vivres, les hommes sont obligés de se rendre.
Le gros du régiment sera capturé à GERBEVILLER, près de Saint Dié, entre le 19 et le 22 juin 1940.
Les artilleurs laissés à l'ouvrage de LAUDREFANG (4 mortiers de 81mm) permettront aux ouvrages de TETING et de l'EINSELING de résister victorieusement à de puissantes attaques allemandes: leurs tirs ébranlèrent sérieusement l'infanterie du 339 I.R qui s'approchait des ouvrages, et ils offrirent un minimum de "contre-batterie" aux coups portés par les redoutables canons de 8.8 de la FLAK. Les ouvrages se rendirent (sur ordre) le 2 juillet 1940.